defendre

DEFENDRE. v. a. Soustenir quelqu'un en s'opposant aux attaques qu'on luy fait. Defendre son ami. defendre ses concitoyens, son Prince. il s'est bien defendu. Il se dit aussi des choses. Defendre une place. cette place se defend d'elle-mesme. defendre sa patrie, sa vie, son honneur. il l'a tué en se défendant, en son corps defendant.

On dit aussi fig. & prov. Faire quelque chose à son corps defendant, pour dire, Faire quelque chose avec quelque repugnance & quelque contrainte.

Il se construit avec le pronom personnel, & alors il signifie, S'empescher, s'excuser de faire quelque chose à quoy on nous voudroit obliger. On le vouloit obliger d'aller là, mais il s'en est defendu. on luy vouloit donner cette commission, il s'en est tousjours defendu.

Il veut dire aussi, Se disculper. On l'accuse d'une telle chose, mais il s'en defend. on dit qu'il est marié, mais il s'en defend bien.

Il signifie encore, Se garantir. Les femmes mettent des masques pour se defendre du hale. au commencement de l'automne les chevaux ont bien de la peine à se defendre des mouches.

Defendre. sign. aussi. Prohiber, interdire l'usage de quelque chose. Defendre les duels, le port des armes. defendre l'or & l'argent sur les habits. defendre quelque chose sur peine de la vie. defendre sa maison à quelqu'un. la viande est defenduë en Caresme. la raison nous defend de faire injustice. on luy defendit le vin.

On dit d'Une etoffe qu'on marchande, Cette etoffe est bonne, il n'y a qu'à se defendre du prix, pour dire, qu'Il n'y a qu'à disputer sur le prix.

Dictionnaire de l'Académie française . 1964.